Au stade initial où il est curable, le cancer de la prostate ne donne aucun symptôme. Lorsqu’il progresse, il peut entrainer des douleurs, une fatigue générale, des difficultés à uriner, une dilatation des reins ou des métastases.
Dépistage du cancer de la prostate : pourquoi et comment dépister?
Le cancer de la prostate n’entraine aucun symptôme au stade où il est curable et le dépistage permet généralement de le diagnostiquer à un stade précoce.
Le dépistage peut être proposé individuellement à tous les hommes entre 50 et 75 ans ou dès 45 ans chez les patients à risque.
Le dépistage du cancer de la prostate est simple avec une simple prise de sang (dosage du PSA) et un toucher rectal. Le PSA ou Prostate Specific Antigen est une enzyme synthétisée exclusivement par la prostate. Le toucher rectal va rechercher un nodule ou une anomalie de consistance de la prostate. C’est un examen rapide et pratiquement indolore.
Le dépistage du cancer de la prostate permet une diminution de la mortalité par cancer de la prostate de 21% (Résultats de l’étude ERSPC portant sur plus de 160 000 hommes dans 8 pays européens – dont la France – et publiée dans le New England Journal of Medicine en Mars 2012)
Les autres marqueurs que le PSA, comme le marqueur urinaire PCA 3 par exemple, ne sont pas recommandés en pratique courante et leur bénéfice clinique reste à évaluer.
Les biopsies de prostate en fusion IRM-échographie 3D :
Les biopsies de la prostate sont proposées en cas d’anomalie du PSA et/ou du toucher rectal. Les biopsies sont le seul examen permettant le diagnostic du cancer de la prostate mais l’IRM, qui est aujourd’hui l’examen d’imagerie le plus précis pour détecter une tumeur de la prostate, peut permettre de guider les biopsies pour améliorer la qualité du diagnostic.
En cas de zone suspecte détectée sur l’IRM, des biopsies en fusion IRM-échographie 3D seront programmées. Les biopsies en fusion d’image allient deux techniques de pointe : l’IRM et l’échographie en 3 dimensions. C’est aujourd’hui la méthode la plus précise de détection du cancer de la prostate, en ciblant les biopsies exactement sur la zone repérée en IRM. Néanmoins, une IRM normale ne peut éliminer formellement un cancer de la prostate : en cas de PSA augmenté et/ou d’anomalie du toucher rectal, des biopsies standard seront proposées, même si l’IRM ne détecte pas de zone suspecte.
Avant les biopsies, votre urologue vous prescrira un lavement ainsi que des antibiotiques. Le lavement est à effectuer le matin des biopsies et les antibiotiques sont à prendre dans les 2 heures précédent les biopsies. Il n’est pas nécessaire d’être à jeun sauf en cas d’anesthésie générale ou loco-régionale. En cas de traitement anticoagulant, votre urologue, en collaboration avec votre médecin traitant ou votre cardiologue, vous expliquera la conduite à tenir. Un examen d’urines (ECBU) voire un bilan sanguin seront à effectuer avant les biopsies.
Comment se déroulent les biopsies ?
Les biopsies sont réalisées sous anesthésie locale, au masque sous protoxyde d’azote, ou sous anesthésie générale en ambulatoire. Le patient est installé sur une table d’examen. Les biopsies sont réalisées par voie anale à travers la paroi du rectum. Les biopsies sont effectuées grâce à une fine aiguille de ponction sous repérage d’une sonde d’échographie endo-rectale (échographie 3D si les biopsies sont effectuées en fusion d’image IRM-échographie 3D). En moyenne, 12 prélèvements sont réalisés en première intention et l’examen ne dure que quelques minutes. Des prélèvements supplémentaires ciblés pourront être effectués en fonction des résultats de l’IRM. Les prélèvements sont ensuite envoyés au laboratoire d’anatomo-pathologie pour être analysés au microscope. Les résultats seront adressés directement à votre urologue qui vous les communiquera.
Après les biopsies, il est fréquent de constater du sang dans les urines, les selles ou le sperme. Ces symptômes se résorbent habituellement en quelques jours dans les urines et les selles. Le sperme peut néanmoins conserver une coloration marron pendant plusieurs semaines. En cas de saignement abondant, de fièvre ou de difficulté à uriner, il faudra contacter votre urologue ou votre médecin en urgence.
Voir la fiche d’information sur les biopsies prostatiques